Comprendre les stratégies utilisées pour inciter un employé à quitter son poste
Dans le monde de la gestion des ressources humaines, il arrive parfois que certaines entreprises cherchent à encourager tacitement un salarié à partir sans passer par un plan de licenciement officiel. Cette démarche délicate s’appuie sur différentes méthodes dont l’objectif est de provoquer une démission. Il ne s’agit pas simplement de pousser un collaborateur vers la sortie, mais de rendre son environnement professionnel tellement dégradé que la mobilité interne ou la recherche d’une nouvelle opportunité deviennent des solutions préférées.
- Dégradation volontaire des conditions de travail : réduction des missions, diminution des responsabilités, ou encore mise au placard.
- Harcellement moral et dénigrement : reproches injustifiés, critiques constantes, et atteinte à la confiance en soi du salarié.
- Surcharge ou insuffisance de travail : imposition d’objectifs irréalistes ou, au contraire, exclusion du circuit opérationnel.
- Absence de reconnaissance et isolement : refus de convoquer à des réunions ou ne pas consulter l’employé sur les décisions importantes.
Ces méthodes, souvent associées au phénomène de “quiet firing”, ciblent fréquemment les collaborateurs expérimentés ou ceux dont le profil semble désormais incompatible avec la stratégie d’entreprise. Ces pratiques, bien que répandues, sont illégales et s’apparentent au harcèlement démissionnaire.

Les conséquences psychologiques et professionnelles pour le salarié visé
Un employé confronté à ces stratégies ressent rapidement un stress chronique qui peut devenir un véritable facteur de dépression. Les effets sur la santé mentale et physique ne sont pas à sous-estimer :
- Stress accumulé affectant concentration et bien-être général.
- Dépression et burn-out résultant d’une pression persistante et d’un sentiment d’injustice.
- Perte de confiance en soi et baisse d’estime personnelle, qui impactent la performance.
- Effets visibles dans la sphère personnelle, provoquant un désengagement global.
De tels scénarios compromettent également la carrière du salarié, notamment lors de la phase de bilan de compétences, car le collaborateur perd en attractivité et motivation. Il est donc capital d’identifier au plus tôt ces signes pour envisager des solutions adaptées.
Quels recours pour un employé harcelé afin de préserver ses droits en 2025
Face à ces pressions, les salariés disposent de plusieurs alternatives permettant de défendre leurs droits sans céder précipitamment à la démission :
- Proposition et négociation d’une rupture conventionnelle : une solution souvent privilégiée pour partir à l’amiable.
- Demande d’inaptitude médicale formulée auprès du médecin du travail, lorsque la santé est en jeu.
- Saisine du Conseil de Prud’hommes en cas de résiliation judiciaire due au harcèlement moral.
- Prise d’acte de la rupture du contrat, bien que cette démarche soit délicate et comporte des risques.
Rassembler des preuves solides (emails, témoignages, comptes rendus) est essentiel pour appuyer la situation. L’intervention du Comité Social et Économique (CSE), du médecin du travail ou de l’inspection du travail constitue également une aide précieuse et garantit une meilleure gestion du conflit.
Implications légales et risques encourus pour l’employeur
Les conséquences pour un employeur usant de telles méthodes peuvent être lourdes :
- Requalification du départ en licenciement sans cause réelle et sérieuse entraînant des sanctions.
- Condamnation pour harcèlement moral avec des pénalités civiles et pénales.
- Versement de dommages et intérêts, parfois significatifs, au salarié lésé.
- Dégradation de l’ambiance de travail affectant productivité et image de marque.
Au-delà des sanctions, ces pratiques impactent gravement la capacité à fidéliser les talents et à maintenir un climat social serein. Il est crucial que les managers évitent d’utiliser les stratégies coercitives et se tournent vers des outils constructifs tels que l’entretien de départ ou la réévaluation de performance afin d’orienter durablement leurs équipes.
Comment prévenir les situations de harcèlement démissionnaire dans l’entreprise
La prévention reste la meilleure réponse pour éviter que la pression psychologique ne s’installe. Quelques axes fondamentaux doivent être intégrés dans les politiques internes :
- Formation des managers à la gestion bienveillante et à la reconnaissance des signes de mal-être.
- Mise en place d’une charte anti-harcèlement claire soutenue par une politique de tolérance zéro.
- Canaux de communication confidentiels pour permettre aux salariés d’exprimer leurs difficultés sans crainte.
- Enquêtes régulières sur le climat social et le bien-être au travail.
- Encouragement à la solidarité entre collègues pour renforcer l’entraide et la vigilance.
Parallèlement, des dispositifs comme l’offre de départ volontaire, le plan de licenciement négocié ou l’outplacement favorisent une transition respectueuse et constructive.
Dans certaines situations, il est aussi pertinent de revoir la clause de non-concurrence pour ne pas brider la liberté future du collaborateur qui quitte l’entreprise.



